« Mettre la daronne à l’abri »

« Mettre la daronne à l’abri »

864 486 Nous sommes le Front de mères

Quel projet de société proposons-nous à nos enfants, aux jeunes des quartiers populaires et à la société en général ?

#fierd’êtrelibéral est devenu le leitmotiv de la droite. Arizona – état des USA ou stupide nom du gouvernement belge – c’est un projet ultralibéral.

Dans cette vision du monde, la sécurité sociale est présentée comme négative, elle coûte trop cher.
On nous prend une partie de notre salaire. La solidarité est présentée comme stupide, d’autres (veuves, malades, handicapés, femmes enceintes, demandeurs d’asile…) profitent de nous.

Ce qui est présenté comme positif, en revanche, c’est :
– La réussite d’un Elon Musk
– Le salaire incompréhensible d’un joueur de foot
– Les millions que gagnent un influenceur

L’ensemble de la société, des réseaux sociaux au gouvernement, nous vend que la réussite individuelle est plus importante que le progrès collectif et que réussir se calcule en millions.

Un destin méprisé

Un destin de prof, de chauffeur de bus, de gérant d’épicerie, d’infirmière… est perçu comme un échec.
Sans parler des agriculteurs, dont le métier le plus indispensable à la société est synonyme de mépris.

Alors qu’être influenceuse à Dubaï, quelle classe ! Sérieusement ? On en est arrivé là ?

Si la réussite nécessite des sommes d’argent avec tellement de zéros que je ne les comprends même pas, alors n’allons pas nous étonner que dealer soit un « métier » de rêve pour certains jeunes.

L’illusion du rêve capitaliste

Comment on devient CEO quand on est né dans un quartier populaire ?
Comment on peut rêver de s’acheter une villa à Miami ou un appartement à Dubaï ?
Quelle est la chance de devenir millionnaire ?

La réponse est simple : on devient dealer et on est prêt à tuer la concurrence.

Ces jeunes ont parfaitement compris le cadre libéral.
Ils sont entrés dans le moule capitaliste dont ils appliquent le modèle ultraviolent dans leur réalité.

Le but est d’être riche, vite, sans trop d’efforts et de partir loin du quartier populaire dont ils sont issus.
Changer de classe sociale puisque « prolétaire » ne fait pas partie du rêve.

Les meilleurs d’entre eux ajoutent : « mettre la daronne à l’abri ».

Une autre voie est possible

Les daronnes ne veulent pas « être à l’abri » dans une villa dans un quartier de riches où on est seule.
On veut rester dans nos quartiers, les améliorer ensemble pour y vivre tranquillement.

On ne veut pas que nos fils rapportent des millions, on veut qu’ils rapportent les courses quand elles sont trop lourdes !

Une piste de solution doit passer par proposer un autre monde possible, une autre voie, un destin qui permette de « réussir », d’être heureux, d’être fier, d’être épanouis, sans être CEO, sans villa à Miami, sans millions.

Nous devons réinventer une société dans laquelle nos jeunes ne seront pas prêts à tuer pour échapper à leur classe sociale.
Une société qui méprise les riches, ces espèces de parasites inutiles et arrogants et qui admire les travailleurs indispensables aux autres.

Un projet dans lequel on sera fier d’être prolétaire et d’habiter les quartiers populaires.

Et la daronne sera à l’abri.

Selma du Front de Mères Belgique